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« CHANTS contre CHAMPS »…​

 

Avec cette nouvelle période et cette série, j’ai ressenti le besoin de me placer au croisement de la puissance de l’éclosion et du surgissement du geste plastique. J’ai souhaité l’immersion totale de mon regard au cœur des champs de fleurs sauvages, dans une confrontation visuelle intense avec la matière naturelle et sa représentation : Chaque tableau constitue un plan subjectif où je suis moi-même la marguerite, le coquelicot ou la fétuque. Et comme je souhaitais « embarquer » avec moi le spectateur, les grands formats (130 cm x 130 cm, pour la majorité) devenaient l’outil indispensable de cette immersion troublante.

Comme pour les autres périodes de ma création, je m’applique à dépasser la frontière classique entre figuratif et abstrait. J’essaie de placer mon regard, et celui du spectateur, au point d’équilibre entre l'observation minutieuse de la réalité et l’expression spontanée, subjective et puissante de mes émotions. La perception que je souhaite livrer ici est une expérience immersive et sensorielle où le spectateur devient lui-même acteur de l'acte de peindre.

J’entrechoque ainsi des couleurs intenses – verts profonds des fonds, taches blanches éclatantes, jaunes lumineux des pétales et rouges percutants – qui s’inscrivent comme la représentation fidèle des champs, prolongement de l'incroyable énergie du printemps et du chant de la vie qui revient. La saturation chromatique et la vibrance des couleurs captent la force brute et soulignent la beauté éphémère de ce vivant. Par ce biais, je souhaite que ma technique ne soit plus un simple attribut anecdotique de la figuration, mais le vecteur essentiel d’une expression émotionnelle et sensorielle.

Je tente ici d’offrir ce supplément d’âme à la nature elle-même, poussant le spectateur à reconsidérer sa relation à l’environnement et à sa représentation, non pas passivement, mais comme partie prenante d'un écosystème en perpétuel bouillonnement.

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